De fil et d'encre, une exposition de Florence Grundeler : entre force et légéreté
Les œuvres de Florence Grundeler jouent sur un équilibre et une tension entre fluidité, légèreté et rigidité. Dans certaines, les lignes semblent émaner des formes ou inversement. Dans d'autres, elles créent des liens, tels des chemins. Si de loin se révèle la puissance d'une forme organique et d'un dessin de trames, de près le spectateur découvre qu'il s'agit de points de couture.
Florence Grundeler a développé un processus de travail en deux temps : D'abord elle pique la toile de petites lignes de fil, puis elle laisse venir le processus de fusion entre l'eau et l'encre. Les lignes créent un cadre à ce lâché prise. L'artiste libère une certaine énergie vitale en travaillant son support. Elle y met toute son attention, faisant corps avec la toile. En composant un espace, elle restitue des souvenirs d'expériences, des sensations et concentre ses émotions. Sur la surface blanche elle trace son cheminement intérieur. Ses peintures composent alors sa cartographie mentale. Ses travaux sur papier présentent eux une richesse de variations colorées. Telle une alchimiste de la matière, à l'encre de chine et au brou de noix, l'artiste a ajouté la cendre et le pastel. De là, elle fait surgir des formes encore plus mystérieuses, résultats, traces d'un violent événement.
Les formes organiques peuvent renvoyer à un univers cosmique tandis que les lignes piquées se rattachent au travail de l'artiste. Ces peintures amènent vers un ailleurs lointain. Elles contiennent également la possibilité d'une action qui se poursuit. Ainsi, on peut y voir une certaine esthétique d'un art de la peinture chinoise.
Une exposition à découvrir absolument jusqu'au 21 mai à la galerie Lazarew.